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Les jeux d’argent et les Français entretiennent une longue histoire d’amour, mais cette dernière semble difficilement se concrétiser en ligne. En effet, si les établissements de jeux, comme les casinos terrestres, sont parfaitement légaux dans l'Hexagone, il n’en va pas de même pour leurs équivalents virtuels. Les sites de casinos en ligne sont en effet régulièrement bloqués pour ne pas répondre aux réglementations françaises appliquées par l’ANJ (Autorité Nationale des Jeux). Mais quelles sont-elles, et pourquoi certains opérateurs s’y conforment, et d’autres non ?
C’est toujours la même petite ritournelle. L’ANJ annonce dans des communiqués de presse bloquer (et donc interdire l’accès des joueurs français) de nouveaux casinos en ligne. Le plus souvent, ces sites sont considérés comme représentant des risques importants d'addiction, raison de leur interdiction, notamment pour protéger les joueurs et leurs données personnelles. Il y a encore quelques mois, c’était le cas de Cbet et Stake, les fournisseurs d’accès à internet nationaux étant encouragés à en bloquer l’accès aux internautes français.
En 2020, ce sont ainsi plus de 280 noms de domaine (correspondant à 125 opérateurs considérés comme illégaux) qui ont été bloqués par l’ANJ. Le gouvernement français lance donc une guerre active contre les offres illégales de jeu, interdisant les sites ne protégeant pas suffisamment leurs joueurs contre les risques de comportements addictifs, ou ne proposant aucun recours en cas de non paiement des gains.
Malgré cette législation, qui a vu l’interdiction de plateformes comme Wild Sultan, Lucky8, Casino Joka, WinOui, ou VegasPlus, les casinos attirent toujours plus de joueurs. Selon une étude en cours menée par le syndicat de casinos traditionnels Casinos de France et l'association d'opérateurs de jeux en ligne agréés AFJEL, plus de 1000 nouveaux opérateurs en ligne seraient aujourd'hui accessibles en France.
Le développement du jeu en ligne a connu un énorme boom suite aux confinements successifs. Avant la crise sanitaire, le nombre de joueurs français était estimé entre 0,3 à 0,7 million. Mais selon une étude menée via Internet par Harris Interactive en mai 2020 ce chiffre serait bien plus important; 4 % des personnes interrogées déclarent ainsi avoir déjà joué au casino en ligne, soit près de 1,5 million de Français. Et 6 % des personnes interrogées laissaient entendre vouloir y jouer après le confinement, soit 2,2 millions de joueurs au total.
Face à ce regain d’intérêt, la présidente de l'ANJ plaide pour l'octroi d’une capacité de blocage administrative, ce qui ne l’obligerait plus à saisir la justice. La plupart de ses homologues européens ont cette capacité, souligne d’ailleurs sa directrice Isabelle Falque-Pierrotin.
Devant un tel paradoxe, et le fait que certains opérateurs soient bloqués et d’autres autorisés à poursuivre leur activité, difficile d’y voir clair. En réalité, la différence entre les deux n’est pas si simple. La législation française est très compliquée, puisqu’elle ne concerne pas uniquement le fait de proposer des jeux d’argent en ligne, mais la forme que ces derniers prennent.
En clair, la loi stipule que seuls les paris sportifs, hippiques et le poker sont autorisés en France. Les machines à sous, quant à elles, parce qu’elles sont considérées comme trop addictives, sont interdites. Les plateformes qui les proposent prennent donc le risque de se voir bloquer. Le gouvernement considère également que pour gagner au poker, il faut avoir certaines compétences, ce qui n’est pas le cas des jeux de hasard, qui ne reposent en aucun cas sur la stratégie.
Il y a fort à parier pour que cette loi ne change pas de si tôt. Même si au regard des évolutions dans les autres pays européens, rien n’est impossible.
De plus, le gouvernement a promis de nouveaux outils de protection, ce qui peut amener à penser qu’il ne devrait pas arrêter de bloquer de nouveaux casinos en ligne. Avec l’arrivée des crypto monnaies, qui suscite des inquiétudes en matière de fraudes, de blanchiment d’argent, etc, les sites qui les proposent ont encore plus de risques d’être bloqués.
Affaire à suivre…
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