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Si les français sont de grands amateurs de jeux en ligne, et en particulier de casino virtuel (notamment durant la période que nous traversons), il semblerait que cela ne soit pas vraiment le cas du gendarme des jeux. L’ANJ (pour Agence Nationale des Jeux) a en effet décidé d’interdire, et donc de bloquer l’accès sur le territoire français de deux opérateurs : Cbet et Stake.
Pourquoi l’ANJ a-t-elle décidé de bloquer Cbet et Stake? En cause, des pratiques de jeux considérées comme illégales par le régulateur, mais aussi la possibilité pour les utilisateurs d’alimenter leur compte et de retirer leurs gains en crypto-monnaies (qui ne sont toujours pas autorisées dans le pays).
L’ANJ, pour protéger les joueurs qui seraient tentés de tenter leur chance sur ces deux plateformes, a donc décidé de mettre le hola. Ces deux sites rejoignent la liste des 125 autres casinos virtuels interdits en France. Mais c’est cependant la première fois qu’un tel jugement est communiqué en grand public.
En effet, la date du 26 juillet 2021 marquera sans nul doute pour les observateurs un changement dans la stratégie de l’ANJ. S’il n’y a rien d’inhabituel dans le fait qu’elle interdise les sites considérés comme illégaux (pour rappel, ils sont 125 à ce jour), elle a pri les devants cette fois-ci, et décidé d’annoncer dans un communiqué de presse public son jugement.
Dans ce dernier, publié le jour suivant (soit le 27 juillet 2021), le gendarme des jeux a donc pris le temps d’expliquer sa décision. Et notamment de mettre en avant la dangerosité des sites illégaux interdits, notamment parce qu’ils sont très fréquentés. En effet, pour le seul mois de juin, ils auraient à eux seuls comptabilisé plus de 560 000 visites dans l'hexagone (les chiffres ont été publiés par SimilarWeb).
Si ce taux de fréquentation peut paraître énorme en temps normal, il est important de le replacer dans le contexte actuel. Les mesures de restrictions de déplacements ont en effet fait la part belle aux casinos virtuels, qui ont pu compter non seulement sur un public d’adeptes ne pouvant plus se rendre dans les établissements physiques. Mais aussi sur un nouveau public, plus jeune, en quête de divertissements et de gains importants.
Cbet, qui se concentre principalement sur les paris sportifs, illustre bien l’attrait de ces derniers auprès de joueurs novices, qui investissent souvent des sommes très importantes, au risque de tout perdre !
Les deux sites sont donc désormais considérés comme illégaux. Mais en pratique, comment sera appliquée la décision de justice ? Dans un premier temps, l’ANJ a donc saisi le président dû tribunal judiciaire de la ville de Paris, mettant en avant les pratiques de marketing agressives des deux opérateurs, et leur dangerosité pour les citoyens français.
Ensuite, le tribunal a pu remettre son jugement (le 20 mai 2021), ordonnant le blocage immédiat par les fournisseurs d’accès à internet (que l’on désigne également sous le sigle de FAI) afin que les adresses IP des deux sites sont inaccessibles pour tout internaute qui se connecterait depuis la France.
Le juge a lui aussi émis l’ordre de bloquer l’accès à ces deux plateformes, ainsi qu’aux sites miroirs qui permettaient d’y accéder et qui opéraient eux aussi illégalement, contournant les mesures qui avaient été prises en France. Bref, tout est fait pour qu’il soit effectivement impossible de se connecter à ces deux casinos !
Pour finir, et suite au jugement émis le 13 juillet 2021, les autorités françaises ont exigé des fournisseurs d’accès à Internet que l’accès à ces sites soient complètement impossibles (depuis les adresses stake.comet et stake.com, par exemple). sur la base de la proposition de miser sur une offre de jeu illégale, et en utilisant des crypto-monnaies.
Mais la grande nouveauté de ce jugement a été la communication qui a été faite autour de l’interdiction de ces deux casinos en ligne. Il semblerait en effet que l’ANJ souhaite mettre les bouchées doubles en matière de prévention des joueurs, et marquer le coup autour de l’illégalité des crypto-monnaies, dont elle considère l’utilisation comme une ressource de fraude, de blanchiment d’argent, et même de financement des organisations terroristes.
En 2020-2021, l’ANJ a donc fait de la lutte contre les pratiques de jeux illégales en ligne sa priorité. Et cette année marquera sans doute un tournant dans sa stratégie, plus offensive, mais aussi pédagogique à l’intention des premiers concernés.
Dans son communiqué de presse, elle rappelle en effet que les casinos en ligne peuvent représenter un risque important d’addiction pour les joueurs. Une déclaration à nuancer, car la grande majorité des opérateurs sérieux et fiables mettent en place des mesures de protection non seulement contre les pratiques de jeux addictives, mais aussi contre la fuite des données personnelles de leurs joueurs.
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