À l’inverse de certains de ses pays voisins, la Suisse n’entretient avec les jeux d’argent qu’une relation récente, ceux-ci n’ayant été autorisés qu’à partir de 2000. L’offre s’est depuis démocratisée avec 21 casinos terrestres répartis dans le pays mais,
le jeu en ligne, interdit jusqu’en 2019, n’en est encore qu’à ses balbutiements. La réglementation est stricte et les licences distribuées au compte-goutte, mais la forte demande des joueurs laisse déjà présager la progression d’un marché extrêmement lucratif.
Quelle législation pour les jeux d’argent en Suisse ?
Changement de législation pour le jeu en ligne, la nouvelle Loi sur les Jeux d’Argent rend désormais illégal tout site basé en dehors du pays. Il faut dire que les exploitants étrangers licenciés à Malte ou à Gibraltar étaient légion jusqu’alors, ce qui n’offrait aucune protection juridique fiable aux joueurs suisses.
Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, seuls les casinos terrestres suisses peuvent espérer recevoir une autorisation légale d’ouvrir un casino en ligne. Pas de nouvelle licence spécifiquement créée pour les jeux d’argent en ligne mais une simple extension, délivrée par le Conseil Fédéral. Les sites étrangers et leurs
licences internationales n’ont désormais plus aucune valeur, ceci notamment afin de garantir une totale transparence des jeux d’argent et de protéger les joueurs des dangers de l'addiction au jeu.
La nouvelle LJA prévoit également de reverser les bénéfices nets des loteries et des paris à des projets d’utilité publique et d’injecter une partie du produit brut des
jeux de casino à l’assurance vieillesse, survivants et invalidité. En cas de non respect des réglementations énoncées, la Commission Fédérale des Maisons de Jeux entend distribuer des amendes pouvant grimper jusqu’à 500 000 francs (soit près de 470 000 euros).
Les jeux d’argent proposés en Suisse
En ligne ou en dur peu importe, les espaces de jeux d’argent suisses donnent accès à tous les jeux traditionnels ! À vous les éternelles
machines à sous, roulette, blackjack, baccara et autres jeux de cartes sous leurs différentes variantes.
Pour une offre complète, les paris sportifs, les jeux de loterie tels que le bingo et les jeux de dés n’ont pas été oubliés à l’image du craps qui s’est déjà fait une excellente place en ligne. Quant au poker, impossible de passer à côté forcément, et les plateformes en ligne le rendent d’ailleurs plus accessible que jamais !
La Suisse et l’addiction aux jeux d’argent
En Suisse, 22% des joueurs ont opté pour le jeu sur Internet et une personne sur six s’adonne aux jeux d’argent au moins une fois par mois. Une tendance à la baisse, et qui s’accompagne d’une nette diminution des sommes misées. 44,1% des joueurs interrogés déclarent par exemple avoir dépensé moins de 10 francs (9,37€) par mois, et 39% entre 10 et 99 francs (92€).
Parmi eux, seuls 3% semblent présenter un comportement à risque, et 0,2% seulement un risque pathologique. Une population plus fragile, que l’on retrouve majoritairement en Suisse romande.
Conséquence du blocage récent de l’offre internationale, ce sont désormais les plateformes helvétiques qui suscitent toutes les envies et toutes les inquiétudes. Si les commissions fédérales assurent aujourd’hui qu’aucune augmentation des comportements à risque n’est à prévoir dans les prochaines années, d’autres déplorent la légèreté des mesures employées. «On ne peut pas parler de dispositif de protection», regrette Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupement romand d’études des addictions. «Les mesures de protection demandées ne sont pas au rendez-vous. Ce sera donc effectivement aux joueurs de se protéger».
Les restrictions et les contrôles se poursuivent en attendant. Une prochaine analyse des comportements est attendue dans le cadre de l’enquête sur la santé, prévue pour 2022.
