Lors d'une opération soigneusement organisée, la police du Service Central des Courses et des Jeux (SCCJ) a démantelé un réseau clandestin de machines à sous dans l’Oise et en Île-de-France. Des personnes d’origine kurde et turque étaient soupçonnées d’alimenter un réseau illégal de jeux depuis l’automne 2019.
Au terme d’une investigation rondement menée grâce au renfort de la police judiciaire de Rouen, de Versailles et de Lille, la police du SCCJ a pu arrêter les supects en question. De surcroît, les perquisitions de près de 80 commerces ont permis de saisir une arme de poing, plusieurs voitures, et 80.000 euros en espèce.
À l’origine de ce trafic destiné également à blanchir de l’argent, ce sont des malfaiteurs kurdes et turques investis depuis 3 ans dans l’art du recyclage de vieilles machines à sous pour un usage criminel. Par là, ils se sont rendus coupables “d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de cinq ans d’emprisonnement” et “d’abus sociaux”.
L'enquête a établi que le chef de réseau achetait des bandits manchots à l’étranger pour les remettre sur pied. Employant la manière forte, ses acolytes les plus dévoués se chargeaient de les placer dans des commerces a priori anodins. Victimes d’intimidation, les cafés, les bars à chicha, les salons de thé ou de coiffure, cumulant les dettes pour certains, ne pouvaient guère s’opposer à l’implantation clandestine d’une machine à sous entre leurs murs. Les gros bras de la bande maintenaient la peur auprès des commerçants pour qu’ils continuent à faire fructifier l’argent. Il faut dire que pour les motiver, ils leur laissaient la moitié des gains. Mais quand cela ne suffisait pas, ils n’hésitaient pas non plus à recourir au chantage ou à la violence sur eux.
Plus d’un million d’euros par an aurait été perçu par le réseau qui tirait profit de dizaines de milliers d’euros par machine: une véritable manne financière pour les gangsters. Depuis les années 70, l’exploitation du jeu clandestin attire le banditisme pour son argent facilement gagné, grâce à des techniques ne laissant aucune chance aux joueurs de décrocher le moindre jakpot. Comme quoi, jouer en ligne sur des sites protégés par des licences n'est vraiment pas un luxe...
Connus pour des faits de violence et d’escroquerie, les criminels turco-kurdes n’en étaient pas à leur premier coup d’essai en région parisienne, dans l’Oise mais aussi dans l’Eure. Aidée par l’enquête de la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco), la police a pu interpeller, au cours de deux opérations coup de filet, 35 d’entre eux, âgés de 25 à 55 ans. Ce n’est pas moins de 20 perquisitions au total dont 5 dans l’Eure qui ont été menées. Et sur une trentaine de malfaiteurs arrêtés, seules 14 personnes seront finalement mises en examen. Elles attendent leur procès pour le moment, et seront poursuivies, entre autres, pour “installation et exploitation en bande organisée d’appareils de jeux interdits”.
Souscrivez à notre newsletter afin de recevoir les derniers bonus et promotions en exclusivité.