Expert de Casino
Il n’aura probablement échappé à personne que l’inflation est galopante et surtout qu’elle touche tous les secteurs de la vie économique. Un phénomène qui n’épargne donc quasiment rien ni personne et l’industrie du jeu et des casinos ne déroge pas à la règle. Alors, quelles répercussions concrètes l’inflation a-t-elle sur l’industrie du jeu ? C’est ce que nous allons voir.
Tout d’abord, attardons-nous sur un petit rappel de ce qu’est l’inflation et de ce qui en est à l’origine. L’inflation se caractérise par une hausse générale des prix (plus ou moins selon les secteurs) et donc une baisse proportionnelle du pouvoir d’achat des consommateurs. En réalité, pour être précis, il convient de dissocier l’inflation de l’augmentation du coût de la vie. L’inflation est avant tout un problème monétaire dont la valeur peut diminuer (notamment en cas d’excès de masse monétaire). L’inflation n’est donc pas la valeur des denrées qui augmente, mais celle de la monnaie en circulation qui baisse. Néanmoins, dans le contexte actuel, notamment de guerre en Ukraine, s’ajoute le phénomène de raréfaction de certains produits (blé, tournesol, pétrole, gaz, etc). Ce qui devient rare devenant cher, il s’agit là donc cette fois-ci d’une augmentation des prix des matières premières indépendamment du problème monétaire. Enfin, si certains produits viennent à manquer, il existe aussi un phénomène de spéculation qui conduit à l’augmentation artificielle des prix de ceux-ci sur les marchés. Toutes les conditions sont donc réunies pour une situation économique particulièrement tendue sur la durée.
Après près de deux ans de difficultés liées à la pandémie de Covid 19, les casinos physiques ont finalement pu rouvrir leurs portes et ont même enregistré des chiffres records. En effet, rien
que sur la seule année 2022 (aux Etats-Unis), l’industrie du jeu a enregistré des revenus avoisinant les 53 milliards de dollars. Des chiffres qui dépassent de 21 % le record établi en 2019 avant la pandémie de Covid 19. Des performances exceptionnelles à peine un an après le niveau de revenu le plus bas de l’industrie du jeu en deux décennies. Une chute des chiffres qui correspond évidemment à la période pendant laquelle les exploitants de casinos ont dû faire face à des fermetures prolongées et à des restrictions d'exploitation en matière de santé et de sécurité pendant la pandémie.
Difficile pour une industrie générant autant d’argent que les casinos en ligne de passer entre les gouttes. Ainsi, après un retour au meilleur niveau post pandémie, voilà que l’industrie du jeu est à son tour rattrapée par l’inflation. Cet impact se caractérise de plusieurs façons. Tout d’abord, l’inflation impacte les casinos de façon indirecte en rognant sur les capacités financières des joueurs. Pas seulement en ce qui concerne les paris, mais aussi tous les extras comme les hébergements, restaurants, boissons, spectacles etc qui sont aussi une manne financière importante pour les casinos. Mais ce n’est pas tout, avec l’augmentation des coûts de transports, qu’il s’agisse des trajets en voitures ou en avions, les joueurs se déplacent moins. Enfin, l’inflation a eu également un impact direct sur les actions des casinos qui sont comme beaucoup de secteurs interdépendants des autres secteurs des marchés financiers. Un milieu où la confiance en l’avenir est pour ainsi presque plus importante que la santé financière réelle du moment. Le problème, c’est qu’il faut bien reconnaître que cette confiance est en ce moment au plus bas et que c’est parti pour durer. Pire encore, le spectre de la récession ne cesse de se faire plus menaçant. Certains responsables de casino et observateurs persistent à nier le phénomène et assurent que le secteur bénéficie toujours de solides garanties, aussi bien en 2022 qu’en 2023. Pourtant, chez d’autres, il s’agit d’un tout autre son de cloche. Ainsi, Derek Stevens, propriétaire du Circa de Las Vegas ainsi que de deux autres établissements de la ville, donne une version beaucoup moins optimiste de la situation. Selon lui, les chiffres ne mentent pas, en particulier ceux relatifs aux sommes d’argent retirées auprès des guichets automatiques des casinos. Il s’agit d’une donnée relativement fiable et objective pour déterminer les intentions des joueurs, et selon Derek Stevens, ces chiffres sont au plus bas et ne cessent de diminuer semaine après semaine. Dénouement attendu probablement d’ici à la fin de l’année 2022 avec une seule question sur toutes les lèvres, la récession finale ou la reprise économique ?
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