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Alors que l’eSport, véritable compétition ludique sur support électronique, se répand sur les chaînes de télé et d’ailleurs, les marques sont de plus en plus séduites par ce nouvel eldorado. À l’heure où les ados sont devenus experts en blocage de spots publicitaires sur internet, les plus grandes marques habituées à conquérir des marchés juteux par le biais des médias, se sont tournées vers le moyen le plus sûr de les atteindre, à savoir infiltrer l’univers des jeux vidéo. Et il se pourrait bien que le Gaming supplante le sport classique aux yeux des sponsors et du grand public plus tôt qu’on ne le pense dans un monde de consommation qui gagne de plus en plus de terrain. Voyons comment l’e-sport compte rebondir pour rester avant tout un plaisir.
Les joueurs d’hier devenant les consommateurs de produits de luxe de demain, on assiste à l’essor irrémédiable des sponsors dans les tournois de tout acabit (de la Major League Gaming au tournoi du développeur de jeux Valve Corporation pour le lancement de son jeu Dota 2) et de nouveaux espaces dédiés à l'eSport. Des millions de dollars arrivent souvent à la clef par l’entremise de Prizepools astronomiques, ce qui attire des gagnants potentiels parfois en quête d’identité marketing.
Pour les géants du capitalisme, il s’agit bien souvent de s’offrir une vitrine auprès des plus jeunes, quitte à prôner des valeurs inclusives juste pour l’occasion. Mais les communautés de geeks ne sont pas dupes et savent contourner l’emprise publicitaire lorsqu’elle n’est synonyme que de rentabilité voire de greed. Cela n’est pas pour rien que les Gamers ont toujours un temps d’avance surtout quand ils se sont exercés des milliers d’heures au jeu StarCraft qui requiert aisance et dextérité!
Selon le cabinet de conseil Newzoo, 495 millions d’adeptes en 2020 ont suivi les actualités de l’e-sport sur le net, ce qui génèrerait 1,1 milliard de dollars de bénéfices dans le monde entier. La représentation de l’e-sport n’est donc pas prête de s’arrêter jusqu’à voir des équipes nationales se créer au même titre que les Bleus. De même, l’association Women in Games France, qui brigue des trophées à G2 Eports, s’est vue appuyée depuis 2021 par Mastercard et la banque Société Générale, ce qui permettra de voir l’émergence de nouveaux talents.
C’est que l’eSport en suivant pas à pas l’évolution de la société est devenu légion. Et les nouvelles tendances créées par les réseaux sociaux le place en tête de gondole et du mainstream. Un bon accueil lui est désormais réservé sur Twitch racheté par Amazon où il s’est carrément implanté, mais aussi sur d’autres plateformes de streaming supervisées par Canal+ ou Orange avec la e-ligue 1 notamment. Et il est prédit que le taux d’audience de l’e-sport augmente encore prochainement de 10%! D'ici à ce qu'il dépasse le chiffre des casinos en ligne, il n'y a qu'un click!
Il faut dire que l’eSport intéresse maintenant 16% des français dans la tranche d’âge 15-35 ans. Et en Espagne, les compétitions de League of Legends sont désormais retransmises sur les chaînes de télévision en plus de Youtube: pas mal pour un jeu accessible en “Free-to-play” comme grand nombre de jeux de machines à sous! En 2030, Ismaël El-Hakim, Managing Partner de l’agence Biborg, assure que l’eSport occupera une place prépondérante dans le monde du divertissement en tant que sport du futur mais aussi de culture de masse.
Rappelons que le marché des jeux vidéo, à lui tout seul, atteignait déjà des sommets ces dernières années avec un chiffre d’affaires de 90 milliards de dollars, et que son budget dépasse depuis longtemps celui du cinéma et de la musique, comme l’a répété le patron d’Evil Geniuses lors d’une conférence en 2013. Il n’est donc guère étonnant que la publicité s’invite dans la bataille, mais est-ce en tant que simple parasite ou en principal moteur? Il existe plusieurs points de vue, selon que l’on soit joueur, spectateur, ou même les deux!
Alors, Nike ou Adidas relayent-ils les vrais valeurs de l’iGaming? Oui, mais pas n’importe comment! Pour les analystes financiers, l’eSport semble activer durablement les vertus propres à l’esprit d’équipe comme en témoigne le nFouveau partenariat de Samsung et des français de Karmine Corp, tandis que l’aspect Gaming paraît prendre le pas sur le sport dans une opération marketing fulgurante et de grande ampleur du type “eCopa Coca Cola” en 2018.
Mais laissons-là les nuances et gardons surtout en tête que 40 à 80 % de l’investissement de l’eSport provient de la publicité, d’où un risque certain de dépendance à l’égard des financeurs qui pourraient dicter leurs lois. Pour le moment, l’eSport n’est pas encore assez connu du plus grand nombre pour peser concrêtement dans la balance au niveau du prestige national, mais son hégémonie en cours n’en est plus à ses balbutiements. C’est tout ce qu’on lui souhaite du moment que son essence-même ne devienne pas banale!
En définitive, le jeu vidéo et ses compétitions ont encore de belles années de conquête en perspective, et quoi de mieux lorsqu’on est passionné de RPG sur le net que l’âpreté du combat?
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