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C’est dans un contexte un peu particulier que les casinos de Macao ont annoncé une perte de valeur de leurs actions avoisinant les 18 milliards de dollars. L’annonce fait suite au projet chinois d’un durcissement de la réglementation sur les jeux d’argent. Une véritable douche froide pour Macao dont la survie économique, voire politique, dépend en grande partie de ses casinos. Macao est une région administrative spéciale (RAS) de la République populaire de Chine depuis le 20 décembre. La région fut auparavant une colonie, ou plus exactement un comptoir administré par le portugal durant près de 400 ans. D’où l’origine de son nom qui n’est pas chinois mais vient du nom portugais Macau.
Le statut de Macao est assez comparable à celui de Hong Kong. Il s’agit de territoires où le droit chinois s’applique partiellement, et dans lesquels il existe également un certain nombre de règles spécifiques. C’est précisément le cas de Macao qui est officiellement le seul territoire chinois où sont autorisés les casinos et jeux d’argent. Ainsi, malgré son statut particulier, Macao qui est à ce jour le plus grand centre de jeux du monde - devant Las Vegas!, pourrait connaître une véritable révolution si le gouvernement central chinois allait au bout de sa démarche.
Au début du mois de septembre 2021, les autorités locales, par l’intermédiaire du secrétaire à l’économie et aux finances de Macao, ont créé un petit séisme. Il s’agit officiellement de lancer une période de consultation publique de 45 jours pour élaborer de nouvelles réglementations sur l’industrie du jeu. Les raisons sont multiples. Tout d’abord, la crise liée au Covid 19 a eu de lourdes répercussions à Macao comme ailleurs. Cela fait désormais plus d’un an que Macao est privé de la manne que constitue les joueurs internationaux. Un électrochoc et une prise de conscience que l’économie du territoire repose presque exclusivement sur le jeu et qu’il serait temps de diversifier l’économie. Une autre raison pouvant expliquer ce type de décision est sans doute l’envie de favoriser des acteurs locaux du jeu aux détriments d’acteurs étrangers, en particulier les opérateurs américains. Rappelons que les relations entre la Chine et les États-Unis ne sont pas au beau fixe.
Dans les faits, au terme de la consultation publique lancée en septembre voici à quoi les établissements devraient s’attendre. Tout d’abord, c’est le processus d’émission des licences d’exploitation qui devrait être profondément revu. Une évolution qui devrait notamment influer sur la durée de ces licences, mais aussi sur les conditions d'acquisition. Il y a par exemple fort à parier que les établissements gérés par des opérateurs étrangers connaissent plus de difficultés à obtenir leurs licences. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les exploitants ayant affiché la baisse la plus significative de leurs cours sont ceux américain (moins 23 % selon Bloomberg Intelligence). L’autre volet de cette refonte de la législation du jeu, consiste en la désignation de représentants du gouvernement pour superviser les opérations des casinos avec davantage de transparence. Là encore, il y a fort à parier que la marge de manœuvre des exploitants étrangers devrait être plus entravée que celle des acteurs locaux. Sentant le vent tourner, les opérateurs étrangers ont d’ores et déjà pris les devant en embauchant des cadres locaux afin de montrer patte blanche. Il reste maintenant à voir si cela sera suffisant aux yeux des autorités. Une chose est sûre, si d’aventure cette nouvelle orientation politique allait à son terme, ce serait une révolution pour Macao ainsi que pour le monde du jeu à l’échelle mondiale.
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