Qu’elles soient récentes ou collector, les séries sont souvent le reflet de notre époque. À travers elles, on découvre souvent les coulisses de l’âme humaine, et cela aide bien souvent à se situer. Souvent racontées en long métrage, les frasques des joueurs de casino sur le retour s’invitent rarement dans des formats qui se construisent sur la durée. Peut-être la faute à un schéma de vie intense, sous fond d’armes à feu ou d’addictions, qui ne se satisfait pas de demeurer un long fleuve tranquille?
On imagine mal en effet, un gagnant de casino à Las Vegas prendre racine tranquillement à la même table chaque jour que dieu fait. La tendance est davantage de se faire tout un film avec ces gamblers en tête que les séries du monde entier s’amusent à reprendre. Voici des narrations sortant du lot qui pourront, pourquoi pas, nous apprendre quelques ficelles du métier au détour d’un visionnage!
Las Vegas, une série grandeur nature!
Ce succès télévisuel du début des années 2000 commence à dater. Néanmoins, il séduit toujours par ses têtes d’affiches et son esthétique sulfureuse rappelant la série Dallas à ses grandes heures. À la base, c’est un programme américain qui a été diffusé par la suite en France sur TPS Star, TF1 puis NRJ 12 à partir de 2004. D’ailleurs, à la saison 5, on y retrouve avec plaisir un Tom Selleck qui avait fait la gloire de la série culte Magnum en son temps.
Créée par Gary Scott Thompson pour le réseau NBC, la série Las Vegas offre un générique qui annonce dès le début la couleur du glamour, celle des fontaines du Bellagio et des cartes à jouer, et plus si affinités! Attirant à elle, des stars éclectiques allant du chanteur Bon Jovi au groupe phare de la pop rock anglaise des années 80 Duran Duran en passant par l’acteur Alec Baldwin qui y font tous une apparition remarquée.
L’intrigue est simple et entraînante: James Caan alias “Big Ed” qui joue le Boss du casino dirige de main de maître sa maison de JHA. Chaque épisode voit surgir des aléas mémorables et épiques, surtout quand la vie des employés est mise en jeu à cause d’une bombe ou d’escrocs prêts à tout! Heureusement, le personnel chic et choc veille pour que tout roule comme sur des jeux de roulettes, et on lui fait confiance!
Gambling School (Kakegurui)
Changement de décor pour cette série unique en provenance directe du Japon! D’abord anime de qualité du studio MAPPA en 2017, le live-action drama Gambling School de 15 épisodes avec des acteurs en chair et en os a été réalisé au Japon en 2018-2019. À l’origine, il s’agit d’un célèbre manga dessiné par Tōru Naomura. Et quel en est le splendide scénario écrit par Homura Kawamoto, je vous le donne en mille? Les jeux d’argent et de hasard, bien sûr! L’histoire vaut vraiment son pesant d’or: à l’instar de l’école des sorciers chère à Harry Potter de l’auteure J. K. Rowling, l’académie Hyakkao forme les meilleurs joueurs de tous les temps, si tant est que ce soit possible mais non sans heurts et sans coups de Poker!
En effet, une véritable compétition s’installe entre les élèves soumis à leur propre gestion de la hiérarchie où les plus âpres et les plus chanceux aux jeux forment l’élite absolue. Tous les coups sont permis dans ce jeu cruel des dominants sur les dominés, y compris les plus tordus surtout quand la folie ludique les anime au plus haut point! Il faut voir les yeux furibonds des héros en action!
Cette série repose entièrement sur les interactions subtiles entre les personnages, leurs atouts et leur aptitude à tirer leur épingle du jeu, comme si le casino était l’épicentre d’un combat dramaturgique à ciel ouvert. C’est ce qui fait toute la renommée de cette série secouée, entre autres, par le personnage de la jeune “bishōjo” Yumeko Jabami qui sème le chaos par son arrivée électrique à l’académie!
Le Jeu de la dame
Tout aussi instructive sur la planétosphère du Jeu, cette série de 2020 a été saluée unanimement par la critique, notamment pour la belle prestation de l’actrice fétiche du réalisateur M. Night Shyamalan, Anya Taylor-Joy. Tous les ressorts liés aux effets secondaires que peut procurer une pratique intensive des jeux de compétition, et de haute volée comme les échecs, sont utilisés dans cette mini-série américaine de 7 épisodes créée par Scott Franck et Allan Scott.
De la même façon qu’elle joue sa vie dans cette époque difficile pour les femmes que sont les années 50, Beth Armon remporte des épreuves au jeu d’échecs avec brio mais aussi avec la création en parallèle de dépendances dangereuses, car comme dit l’héroïne, c’est “tout un univers dans 64 cases”!
Pour élaborer ce chef-d’oeuvre tourné dans l’Ontario en partie et à Berlin, le grand champion du monde, Garry Kasparov en personne, s’est vu offrir le statut de consultant, de quoi en prendre de la graine pour devenir grand stratège au blackjack et consorts, par ricochet. Car les tournois d’échecs abordés ne sont pas sans rappeler l’atmosphère épique des premiers World Series of Poker, tout un programme!
Regarder des séries sur nos écrans tout en jouant, voilà qui garantit nos parties de cartes 100% palpitantes et sans clap de fin!
