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Ardent, le groupe liégeois à la tête du Casino de Namur et de Casino 777, accueille un nouveau partenaire de taille au sein de Gaming1 : le géant de l’investissement CVC. De son côté, la famille Bosquin jette l’éponge et quitte l’entreprise. Le prix affiché était d’un milliard d’euros pour obtenir une participation majoritaire. Retour sur une affaire de jeux et d'argent.
Il s’est, en effet, avéré que, CVC, qui a déposé sa candidature en avril dernier, dispose d’une grande expérience dans le private equity, c’est-à-dire la prise de participation dans le capital de Petites et Moyennes Entreprises dans le but de réaliser une plus-value. Ce champ d’activités d’investissement ne s’opère que dans le cadre d’entreprises qui ne sont pas cotées en bourse, donc par opposition à « cotations publiques ». L’objectif principal de ce type d’opérations est de réaliser une cession ou vente de participation, soit au démarrage d’une société, dans sa phase de croissance, de transmission ou de redressement. Pour le cas qui nous intéresse ici, la société liégeoise Ardent, conseillé par BNP-Paribas Fortis, à l’origine de la création de Circus, a souhaité faire participer CVC à une forte période d’accroissement d’activités à l’international du groupe, sur ses deux principaux créneaux d’activité : sa division Casinos et les paris en ligne de Gaming 1. D’autre part, CVC n’est pas novice dans le domaine des jeux d’argent, ayant déjà fait profiter deux sociétés renommées en Italie et en Allemagne de sa forte poussée de croissance…
CVC se mêle à présent d’un jeu de cartes à quatre familles actionnaires, en remplaçant l’une d’elle qui est annoncée sur le départ : la famille Bosquin. Les trois autres sont : les Mewissen, Léonard et Boniver. C’est Emmanuel Mewissen le PDG (CEO) de la société. Rappelons qu’il fut, à la fin de ses études en dentisterie, le co-fondeur de l’entreprise Ardent avec Jean-Marie Léonard, comptable et gérant de deux établissements fréquentés par des étudiants.
Initialement, les 4 familles possédaient chacune un quart environ des actions, renvoyant la société à des prises de décision collégiales, en « bons pères de famille ». La prise de participation majoritaire change clairement les règles du jeu au sein du groupe, mais ce n’est que pour croître plus vite, au bénéfice net de tous ! On s’attend, en effet, à une valorisation de l’activité tournant entre 800 millions et un milliard d’euros, mais la fourchette basse reste la plus probable.
Car si la société demeure ce que des observateurs décrivent comme une « machine à Cash », elle est marquée par un environnement fortement sujet aux évolutions régulatoires.
CVC est, entre autres, actionnaire de la Société Sisal, numéro deux des jeux de Casino en ligne et numéro quatre des paris sportifs en Italie. Ce groupe est également associé à Tipico en Allemagne, et leader du marché, ainsi que sponsor de la Bundesliga et du Bayern de Munich.
L’objectif central de ce partenariat entre CVC et Ardent va donc permettre d’exporter davantage la Division Gaming1, tout en consolidant ses positions déjà acquises sur les marchés actuels où les deux groupes apparaissent à des places privilégiées.
Cette fusion de ces deux mastodontes dans le secteur des jeux d’argent réalise la deuxième plus grosse transaction dans le domaine des jeux de hasard en Belgique.
En effet, le fonds d’investissement Waterland a précédemment cédé Napoleon Games à Superbet, qui accède ainsi à la place de leader des secteurs en ligne et physique. Superbet a été conseillé par Oakvale Capital, PJT Partners, Latham & Watkins, PwC, CMS et Herzog Fox & Neeman lors de la transaction, tandis que les vendeurs étaient soutenus par Houlihan Lokey, EY, PwC et Allen&Overy.
La même société transeuropéenne sise à Bucarest et dirigée par Johnny Hartnett, Superbet, a aussi pris le contrôle des casinos Knokke et Middelkerke.
Superbet est, à l’origine, une société roumaine spécialisée dans les paris sportifs et les jeux de hasard. Fondée en 2008, elle est depuis devenue une référence majeure en Europe. Elle est, désormais, aussi bien présente en Belgique qu’en Autriche et au Royaume-Uni.
En 2020, le groupe Superbet réalise un chiffre d’affaires de 134 millions d’euros dont 32 millions de bénéfice (c’est-à-dire nettement moins que celui de la seule activité de la Division Gaming1 d’Ardent, qui est de 300 millions d’euros).
La division Gaming1 est née de son milieu naturel : celui d’une salle de jeux, en 1992, c’est-à-dire au moment de l’explosion de l’Internet, promettant l’accès à de nouveaux horizons infinis, abolissant les dimensions purement physiques du jeu, pour le plus grand plaisir des fans. De là, depuis son siège en Belgique, elle s’est exportée vers 6 pays d’Europe, dont, également, une prise de participation minoritaire dans le Casino de Davos, en Suisse, mais qui s’est aussi étendue de l’autre côté de l’Atlantique : au Pérou, en Colombie et aux Etats-Unis, où elle vient de sceller un partenariat solide (une joint-venture) avec un acteur local important : Delaware North.
Globalement, Gaming1 gère à présent plus d’une dizaine de Casinos (dont ceux de Namur et de Spa déjà mentionnés), une vingtaine de plateformes en ligne et une trentaine de salles de jeux, en plus d’une piste de bowling à Gosselies. .
Cette division réalise un chiffre d’affaires de plus de 300 millions d’euros et emploie plus de 1300 salariés dont un tiers à Liège, berceau de l’entreprise où se niche son QG. Gaming One est d’ailleurs un des sponsors du Standard de Liège (Club de Football méritant qu’on parie sur ses joueurs les plus brillants, même s’ils ont parfois manqué d’occasions devant les buts !)
La Division Ardent se distingue de ses concurrents par le fait de n’intervenir que dans le cadre de marchés réglementés. Ainsi, la société s’efforce d’offrir une expérience de jeu responsable, notion qui est le fruit de son « histoire belge » (sans trait d’humour !), puisque le marché du jeu en Belgique est régulé depuis fort longtemps.
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